08/12/2016

« Lundi 5 décembre, vers 18 h 30, la cession de Coved à Paprec a été signée, sous réserve de l’accord des autorités de la concurrence, ce qui prendra trois à quatre mois », annonce avec satisfaction Jean-Luc Petithuguenin, président de Paprec. Il poursuit : « Je revenais de Chine le matin même et c’est la première fois que mon fils Sébastien signe un contrat pour le groupe, et un contrat qui représente un chiffre d’affaires de 320 M€. Les négociations ont surtout été menées par lui et par le directeur financier, Charles-Antoine Blanc. »

Jean-Luc Petithuguenin marque sa satisfaction avec la plus grosse acquisition réalisée par Paprec depuis sa création.
Jean-Luc Petithuguenin marque sa satisfaction avec la plus grosse acquisition réalisée par Paprec depuis sa création. © R&V / PG

Paprec réalisera un chiffre d’affaires d’environ 950 M€ en 2016, dont 200 M€ avec les collectivités locales et 750 M€ avec les industries. L’Ebitda devrait atteindre 12 à 13 %, pour un objectif souhaité à 15 %, et le bénéfice net 1 à 2 %. En 2015, Coved a réalisé un chiffre d’affaires de 345 M€, réparti entre les collectivités, 220 M€, et les industriels, 120 M€. L’Ebitda atteint 12 % et le bénéfice net environ 1,5 % à 5 M€. Se posent des questions de couverture géographique et de synergie des métiers.

Additionner les sociétés

Jean-Luc Petithuguenin se rappelle que « les discussions ont démarré il y a quatre mois. L’un des acteurs très intéressé était Remondis », le groupe d’origine allemande. Il précise le montant de l’acquisition : « entre 220 et 280 M€, ce qui laisse stable l’endettement du groupe Paprec ». Il insiste : « Nous avons réussi à réunir, sur un plan théorique, 400 % du financement de l’offre finale avec quatre ensembles de banques : BNP, Crédit Suisse, Natixis et LCL CA ».

Paprec dispose d’une centaine d’usines de production de matières premières secondaires, dont une trentaine a été créée ex nihilo. Et la vente de ces matières premières représente environ 550 M€, soit 60 % du chiffre d’affaires. L’inconvénient est que ce montant et les bénéfices qui en découlent dépendent du cours des matières premières (métaux, papier-carton, pétrole pour les plastiques), des facteurs qui ne permettent pas de maîtriser les résultats. La minorité du chiffre d’affaires correspond à des services : les collectes auprès des industries ou pour le compte des collectivités locales, celle-ci ne générant pas des marges très différentes, selon Jean-Luc Petithuguenin.

Les activités de Coved diffèrent dans leur répartition. Pour autant, Jean-Luc Petithuguenin ne compte pas supprimer des sites, ou démanteler Coved. Il note que la gestion des déchets pose des questions logistiques, en particulier de temps de transport des matières, ce qui incite à un réseau assez dense, notamment autour des grosses agglomérations. Un gros camion perd beaucoup d’argent dans les bouchons.
Chez Coved, environ 2 000 personnes effectuent la collecte en porte-à-porte, contre 250 pour Paprec. Cette activité est moins facilement rentable dans les grosses agglomérations que dans les plus petites, pour des raisons de circulation des véhicules.

L’avenir du nouveau Paprec Group

Pour 2017, Jean-Luc Petithuguenin espère que le nouveau Paprec Group réalise 1,1 Md€ dans le recyclage et 300 M€ dans la collecte et autres prestations. Il considère que la transformation de Coved en 5 à 15 ans demandera 200 à 300 M€ d’investissement.

L’avenir est également lié aux « poubelles humides » et au CSR. Les poubelles à bio-déchets regroupent les déchets qui peuvent être méthanisés. Ces poubelles vont apparaître et les activités de méthanisation vont se développer dans les années à venir. Le gaz produit est soit injecté dans le réseau, après purification, soit transformé en chaleur et en électricité par des unités de cogénération.
Par ailleurs, des déchets en mélange et peu enclins à une valorisation matière sont transformables en CSR, combustible solide issu du recyclage. Pour le moment, le CSR est surtout consommé par les fours des cimenteries en France. Le modèle allemand d’environ 7 Mt/an est tout différent avec des chaufferies spécifiques.
Au-delà de ces perspectives techniques, Jean-Luc Petithuguenin imagine entrer en bourse entre 2019 et 2021, selon la conjoncture boursière. Mais il souhaite que la famille garde le contrôle du groupe.

 

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