15/12/2017

Mercredi 13 décembre, “Bercy” a accueilli le séminaire Pour une nouvelle économie des plastiques, organisé conjointement par les deux ministères de la Transition écologique et solidaire et de l’Économie et des finances. Les exposés et les débats ont posé les premiers jalons de discussion entre les différents opérateurs afin de préparer la feuille de route Économie circulaire, prévue pour mars 2018.

Le gouvernement, qui ambitionne de voir recyclés 100 % des plastiques d'ici à 2025, souhaite que les produits prennent en compte les aspects environnementaux dès leur conception, a annoncé la secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson. « D'ici 2030 à 2035, l'objectif serait que l'ensemble des produits en plastique soient conçus dès le départ en pensant comment les collecter, comment les trier, comment les recycler. »

Alors que le taux de recyclage des plastiques en France se situe actuellement entre 20 % et 25 %, l'objectif de 100 % fixé pour 2025 par le gouvernement est « particulièrement ambitieux », a admis Brune Poirson devant de nombreux acteurs des filières de la plasturgie et du recyclage.

La filière de la plasturgie représente un chiffre d'affaires annuel de 65 Md€, a rappelé Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État auprès du ministère de l'Économie et des finances. Par ailleurs, Brune Poirson a conclu la matinée. Elle a confirmé une décision d’Emmanuel Macron annoncée en conclusion du One Planet Summit. En France, La taxe carbone va passer à 44 €/t en 2018 et à 65 €/t en 2020.

 

L’industrie engagée vers une économie nouvelle

Premier intervenant de poids, le Pdg de Danone, Emmanuel Faber, a rappelé que l’entreprise « réfléchit sur trois grands cycles : le carbone, l’eau et les emballages en plastique ». De façon globale, Danone travaille avec des ONG, les semenciers, les agriculteurs et les éleveurs : « La fertilisation des sols et l’objectif d’une alimentation saine et durable vont ensemble », précise-t-il.
Danone travaille également sur ses emballages, le papier et le carton, et bien entendu le plastique qui est « un matériau de sécurité alimentaire, de conservation et support d’information », note le Pdg. Nous retiendrons aussi une alliance menée avec Nestlé (soit entre le deuxième et le premier industriel de l’eau et des boissons sucrées en bouteille) pour réinventer le PET, avec l’objectif de nouveaux emballages commercialisés courant 2020.

Antoine Frérot, Pdg de Veolia, a rappelé les nouvelles ambitions pour la production de matières premières secondaires sur les trois résines PET, PEHD et PP : un chiffre d’affaires mondial d’un milliard d’euros en 2025 dont un cinquième en France, deux cinquièmes ailleurs en Europe, 30 % en Asie du Nord et 10 % ailleurs dans le monde (lire R&V n°59, pages 20 et 21).
Et il a demandé un coup de main, une incitation pour aider l’usage des matières recyclées. Jean-Marc Boursier, directeur de Suez Recyclage et valorisation Europe, est intervenu comme président de la Fnade et de la Fead (la Fnade à l’échelle européenne). Il constate que « le recyclage des plastiques ne fonctionne pas spontanément malgré une équation parfaite : économies de pétrole, d’énergie et de CO2 et création d’emplois ».

Actuellement, environ 50 Mt de matières plastiques sont commercialisées chaque année en Europe et seulement 7 % des résines proviennent du recyclage. Cet été, la Chine a annoncé arrêter l’importation des déchets provenant d’Europe, dont notamment 3 Mt de matières plastiques, sur les 6,6 Mt collectées. Cette perturbation a souligné le manque d’installations industrielles de traitement en Europe.

Afin de développer l’activité de collecte et de préparation de résines secondaires, Jean-Marc Boursier souhaite des déclics qui aideraient à amplifier l’activité parce que « le seul jeu de l’économie ne suffira pas » :

● promouvoir l’incorporation des matières premières secondaires ;
● créer des incitations fiscales ;
● orienter la commande publique ;
● faire sauter des verrous réglementaires. En Europe, Suez dispose de neuf usines de tri et de préparation des matières plastiques qui produisent 400 000 t/an. L’ambition est de passer à 600 000 t/an en 2020. Pour beaucoup plus et mieux recycler les plastiques en France, Jean-Marc Boursier estime les investissements à 5 Md€. Il mentionne enfin quatre objectifs de recherche :
● accroître la qualité des matières préparées ;
● pouvoir traiter les PET opaques ;
● effectuer de nouvelles valorisations comme plastic to chemical et
● un engagement pour transformer les plastiques (les déchets ménagers résiduels, les huiles alimentaires usagées et les résidus agricoles) en carburant aéronautique entre Airbus, Air France, Safran, Suez et Total.

Secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson a conclu le séminaire interministériel Pour une nouvelle économie des plastiques.
© R&V / PG. Secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson a conclu le séminaire interministériel Pour une nouvelle économie des plastiques.

 

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