16/12/2014

Union Lafarge-Holcim : Bruxelles donne son feu vert

La Commission européenne a donné son feu vert à la fusion entre les deux géants du ciment, Lafarge et Holcim, qui ont accepté de céder un grand nombre d’actifs pour donner naissance au n° 1 mondial du secteur. La décision a été annoncée sur Twitter par la nouvelle commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager. « La concurrence est aussi importante dans le secteur du ciment. L’acquisition de Lafarge par Holcim est soumise à certaines conditions. La fusion peut se poursuivre », a écrit la commissaire, qui a pris ses fonctions il y a 6 semaines, succédant à l’Espagnol Joaquin Almunia.

Ce feu vert est crucial pour les deux groupes, très présents en Europe. Il leur reste à obtenir l’autorisation des autorités d’autres pays comme les États-Unis ou le Brésil.

Pour décrocher le feu vert de Bruxelles, les deux groupes n’ont pas ménagé leurs efforts et ont accepté de céder un nombre significatif d’actifs (cimenteries, centres de broyage, etc.) en Europe. Il s’agissait avant tout de rassurer la Commission, qui craignait que la fusion, telle que présentée au départ, ne nuise à la concurrence sur un grand nombre de marchés, avec à la clé un risque de hausse des prix.

Le total de ces cessions représente 20 % du chiffre d’affaires du futur groupe en Europe et 10 à 15 % au niveau mondial. Concrètement, Holcim va se retirer de République tchèque et Lafarge devoir céder l’ensemble de ses activités en Allemagne, en Roumanie et en Slovaquie.

Au Royaume-Uni, le Français cédera l’ensemble des activités exercées par l’intermédiaire d’une entreprise commune avec Anglo American, à l’exception d’une cimenterie.

Dans l’Hexagone, le suisse Holcim cédera la plupart de ses activités relatives au ciment, au béton prêt à l’emploi et aux granulats, notamment les cimenteries d’Héming, de Lumbres et de Rochefort-sur-Nenon, les centres de broyage de Dannes, de Dunkerque, de Grand-Couronne, de La Rochelle et d’Ebange, ainsi qu’un terminal d’importation à Dunkerque.

De son côté, Lafarge cèdera un centre de broyage en France et la quasi-totalité de ses activités à La Réunion.

« Holcim et Lafarge ne seront pas autorisées à conclure l’opération tant que la Commission n’aura pas approuvé le ou les acquéreurs des actifs mis en vente », rappelle l’exécutif européen. La liste approuvée par Bruxelles est pratiquement la même que celle soumise par les deux groupes en octobre, à une exception près qui concerne la France. La station de broyage de Saint-Nazaire, appartenant à Lafarge, a été ajoutée à la liste des cessions.

Les concessions des deux cimentiers sont « considérables, mais nécessaires pour permettre à la Commission de se prononcer dès la première phase », a souligné Mme Vestager.

« Ces mesures correctives nous permettent de garantir que le renforcement de l’empreinte mondiale du groupe ne se fera pas au détriment de la concurrence au sein de l’Union. Voilà l’exemple positif que l’autorisation accordée aujourd’hui donne aux autres entreprises qui nourrissent des ambitions mondiales », a-t-elle insisté.

La Commission est la gardienne de la concurrence en Europe et, à ce titre, se prononce sur les fusions et acquisitions entre entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse certains seuils.

Elle avait été très critiquée par le passé, en France notamment, par l’ancien ministre Arnaud Montebourg, qui voyait dans la politique de concurrence un obstacle à la création de champions industriels sur le continent.

 

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